Comment jardiner sur sol vivant ?

sol main terre

En creusant jusque vers 1 m de profondeur, la face cachée du sol apparait : on peut alors définir le « profil du sol ». Une coupe verticale montrera en effet une série de strates de couleurs et de composition différentes appelées « horizons ». Elles ont été formés au cours du temps sous l’influence du climat et des végétaux sur les minéraux et définissent le profil du sol. Profondeur utile, couleur, texture, drainage, et structure caractérisent ce profil et permet d’établir une classification des différents types de sol.

La couche supérieure est généralement plus sombre du fait de sa teneur plus élevée en humus, qui acidifie parfois le sol, et la vie y est davantage représentée. Elle est également la première couche exposée aux précipitations et par conséquent, les éléments nutritifs solubles sont entrainés vers les couches inférieurs.

On appelle terre « arable » la couche supérieure la plus concernée par les travaux culturaux (15 à 40 cm). Cette terre-ci est fortement endommagée par des travaux de construction, puisque les couches sont mélangées et deviennent ainsi stériles et difficilement récupérable.

LE SOUS-SOL

On emploie ce terme pour désigner la couche qui vient directement après la couche supérieure du sol. Il est plus difficile à pénétrer lorsque le terrain est sec, formant ainsi une barrière aux racines des végétaux les moins forts. En période humide en revanche il peut être plus collant : si c’est le cas, c’est qu’il contient des particules argileuses provenant de l’écoulement des pluies depuis la surface.

L’ORIGINE DU SOL

En dessous du sous-sol se trouve la roche-mère. Cette structure poreuse peut atteindre une épaisseur très importante. Elle peut être née ici par l’éclatement de roches dures, soient déplacée jusqu’ici par l’eau, les vents et la glace. Comme le sous-sol, elle ne contient quasiment aucune vie organique ni d’humus viable, il ne doit donc absolument pas être mélanger au sol cultivable.

COMPOSITION DU SOL

Le sol est composé principalement de 5 choses : d’eau, d’air, de particules minérales, de particules organiques décomposées (l’humus élaboré), et de débris végétaux pas encore décomposé.

Il héberge aussi une faune variée composé d’insectes, de vers, d’animaux microscopique comme les protozoaires, mais il abrite également des champignons et des bactéries en tout genre.

On parle de symbiose lorsque tous les intervenants de ce milieu vivant vivent en association. Au contraire, on parle de parasitisme s’ils s’opposent et se nuisent.

La proportion des 5 éléments constituant est variable d’un emplacement à l’autre, cela dit on peut tout même considérer que les particules minérales représentent la moitié du volume d’un sol superficiel, formant ainsi son « squelette ».

TEXTURE

Les pédologues ont défini trois types de particules minérales, différenciées par leur grosseur, qui sont le sable, le limon et l’argile. Les différents mélanges de ces trois tailles de minéraux sont responsable de la texture du sol, et la proportion de chacune au sein du mélange varie selon l’emplacement du terrain, mais aussi de la profondeur de l’échantillon.

Le sable

Il est discontinu et caillouteux et ses particules, même en cas d’humidité extrême, n’ont que très peu de cohésion. Les sols sableux ont l’avantage d’être bien aéré, léger et facile à travailler mais ne retiennent ni l’eau ni les éléments nutritifs nécessaire aux végétaux.

Le limon

Les sols limoneux sont composés de particules plus fines, assurant une plus grande cohésion entre elles. L’air et l’eau y circule donc moins bien, mais en revanche sa capacité de rétention d’eau est plutôt élevée.

Un amendement calcaire permettra d’assurer une meilleure cohésion du sol, rendant ce sol excellent pour la culture en raison de son très bon équilibre.

L’argile

A l’inverse des sols sablonneux, les sols argileux sont qualifiés de lourd et froid à cause de leur forte rétention d’eau. Ses particules sont très fines et sont composées différemment du sable : ce ne sont pas seulement des fragments de roche initiale, mais un produit issu de sa désagrégation. Sa grande finesse lui confère également une grande plasticité.

Les sols argileux sont capable de retenir une grande quantité d’éléments nutritifs mais sont difficiles à travailler. Paradoxalement, lorsque l’argile est humide, l’eau a beaucoup de difficulté à y pénétrer. De plus, ils se colmatent lorsqu’ils sont travaillés en période humide, puis se forme de solides mottes de terre qui sont difficiles à briser lorsqu’ils sèchent. Ces mottes craquellent et contribue à dessécher le sol en profondeur. L’argile sèche peut parfois exercer une pression importante sur les racines, risquant de leur nuire.

DIFFÉRENTS TYPES DE SOLS OU TERRES

Les sols ne sont pas composés exclusivement que de sable ou d’argile : il existe une quantité importante de type de sol situés entre ces deux extrêmes.

Les terres silicio-argileuses à texture grossière sont faciles à travailler et se réchauffe plutôt rapidement au printemps. En revanche, ces types de sols sont un peu exigeant car les éléments nutritifs sont rapidement entraînés par le lessivage de l’eau et l’eau de pluie n’est pas retenue très longtemps. Ils demandent donc un arrosage fréquent pour que les jeunes plantes ne se dessèchent pas.

Travail des terres grossières silicio-argileuses

Ce type de terres doivent être largement fumée avec du humus sous forme de fumier semi-décomposé. Les amendements à la chaux leur seront également bénéfique. Vous devez enfin l’arroser régulièrement et en petite quantité.

N’hésitez pas à leur apporter des matières organiques, qui seront le meilleur correctif pour ce type de sol.

Les sols moyens, ou « terres franches », argilo-siliceux ou argilo-calcaires

Composées de différents types de limons, plutôt sableux ou plutôt argileux, c’est la terre la plus fertile avec le moins d’entretien. Si elle est travaillée trop tôt après la pluie, des mottes peuvent se créer mais retrouvent leur aspect correct en séchant.

Ce sont des faciles à travailler puisqu’elles ne nécessitent aucun traitement particulier.

Les sols argileux

Plus le taux d’argile augmente, plus le sol devient difficile à travailler. Leur drainage est long et l’eau stagne donc un long moment sous forme de flaque. De plus, vos semis seront retardés par le fait qu’au printemps, ce type de sol se réchauffent assez lentement. Enfin, des travaux réalisés au mauvais moment durant une période trop humide pourrait détruire leur structure pour toute une saison. Réalisez vos travaux culturaux rapidement et quand le temps est assez sec, au risque d’obtenir un sol dur comme de la pierre après dessèchement.

Travail des sols argileux

Vous pouvez déterminer si votre sol est argileux en essayant de créer un boudin entre le pouce et l’index : un boudin de terre argileuse s’enroulera sans se casser tandis que le limon sera plus fragile.

Vous devez leur fournir un drainage artificiel correct, et veiller leur apporter des amendements organiques bien décomposé, afin de favoriser la circulation de l’eau et d’aérer le sol.

En automne, pratiquez un labour grossier, le gel brisera ainsi les mottes de terre durant l’hiver.
Enfin, qui dit sol argileux ne veut pas obligatoirement dire sol acide, cependant si c’est le cas, un peu de chaux permettra de corriger cette acidité.

Structure

La structure apparait lors de l’examen de coupe du sol, et elle est aussi importante que sa texture. L’examen de coupe permet de se rendre compte de l’agencement des particules : en agrégats pulvérulents (semblable à de la mie de pain) ou bien en blocs granuleux (mottes).

Le sol possède son propre système de communication. Certaines, très importantes, sont l’oeuvre de vers de terre creusant des galeries qui laisse passer l’eau et l’air jusqu’à 2m de profondeur. Elles peuvent aussi servir de passage aux racines des plantes.

Elles ont d’ailleurs un rôle très important dans le maintien de la structure d’un sol, c’est pour cette raison que certain terrain sont enherbés puis laisser en pâture ou en fauche pendant quelques années avant d’être remis en culture, l’herbe étant l’un des meilleurs facteurs d’obtention d’une bonne structure.

Valeur de mise en culture

La valeur de mise en culture, ou valeur agrologique, renvoie à l’idée selon laquelle telle culture est adaptée à tel type de sol. Mais le sol ne doit pas être idéal qu’en surface, l’idéal irréalisable serait d’ailleurs d’avoir un sol poreux bien aéré jusqu’à la roche mère ou nappe phréatique. L’existence d’interstices nombreux où l’eau s’accumule légèrement est aussi nécessaire.

Maintien de la valeur du sol

La pluie est le principal agent de détérioration des sols car lorsque la terre sèche, cela crée une croute qui gêne la germination. Le tassement d’un sol humide est aussi un facteur de détérioration car les sols argileux prennent en masse s’ils sont piétinés dans une période de forte humidité.

Pour conserver la valeur d’un sol, apportez-lui de la matière organique, grâce à du fumier par exemple qui doit être apporté en grande quantité puisque 75% de son volume est composé d’eau. La matière organique va se transformer en humus et ainsi vous préserverez la qualité de vos sols.

La praire est le moyen le plus naturel d’améliorer votre terrain, mais il vous faut avoir plusieurs années devant vous avant de profiter de ces bénéfices.

Couleur du sol

La couleur du sol témoigne de son type de drainage naturel. Pour vous rendre compte du la qualité du drainage du sol, réalisez un trou de 0,5 à 1m et remplissez-le d’eau. Si l’eau a disparu au bout d’une heure, le drainage est satisfaisant et conviendra à tout type de plante. Si elle n’a pas disparu au bout de 24h, pensez à ne mettre que des racines traçantes dans ce sol puisque seules elles seront capables de survivre.

Les sols bien drainés ont une couleurs brune uniforme sur 1m voire 1,5m, mais une teinte bleuâtre est suspecte. Un sol avec une grande quantité d’humus sera foncé, mais faites attention à ce que cette couleur ne soit pas visible qu’en surface, ou avec des reflets verdâtres, car cela témoigne d’un drainage insuffisant. Vous pouvez alors installez des tuyaux en terre cuite pour évacuer l’eau.

La réaction chimique : le pH du sol

Vous pouvez effectuer des tests de pH pour savoir si vos sols sont plutôt acide ou basique. Une valeur au-dessus de 7 au test témoigne d’un sol basique tandis qu’en dessous, c’est un sol acide.

Or, une terre cultivée tend à s’acidifier années après années, vous devrez donc avoir recours aux amendements calciques afin de corriger les effets du temps.

La matière organique

Les plantes se nourrissent grâce au sol, et lui fournit en contrepartie de la matière organique.

En plus d’être une source de nourriture pour toutes les bactéries et autres organismes vivant dans le sol, la présence de matière organique dans le sol influe beaucoup sur les conditions physiques de celui-ci. Elle aère le sol et permet aux racines de le pénétrer avec une plus grande facilité. Elle donne également de la tenue aux sols sablonneux et y retient l’humidité.

Elle est aussi la réserve principale d’azote, fournit au sol de nombreux oligo-éléments introuvables autrement, et des doses équilibrées d’éléments nutritifs lentement mobilisables.

L’humus

L’humus, c’est la partie de la matière organique qui ne s’est pas transformé, un résidu solide visqueux et noirâtre qui continuera à se désagréger lentement. Les matières fibreuses et les autres produits de la matière organique s’y associent pour amender le sol.

La matière organique contient parfois beaucoup de protéines et d’azote et se décompose rapidement : c’est le cas de certaines légumineuses ou des tourteaux. L’herbe, en revanche, se décompose rapidement mais ne fournit pas autant d’azote et est pauvre en protéine. La tourbe, elle, se décompose lentement et n’apporte que peu d’éléments nutritifs. Ces exemples montrent bien que la matière organique fraiche varie considérablement.

Pour se dire fertile, une matière organique doit posséder 10 fois plus de carbone que d’azote. Or, les plantes, qui sont pour la plupart desséchée, fournissent 40 fois plus de carbone que d’azote au sol. L’excès est alors consommé par la microfaune qui y évolue.

Les organismes vivants dans le sol

Parmi les êtres vivants peuplant le sol, on retrouve des animaux et des végétaux. Les représentant du règne végétal sont en réalité des plantes microscopiques : bactéries, champignons, algues et actinomycètes sont les plus présents. Ces micro-organismes cohabitent avec des vers de terre, insectes, protozoaires et autres petits animaux.

Tous les sols ne possèdent pas une faune et une flore similaires aux autres sols, mais chacun abrite tout de même son propre système de micro-organisme. Sans ça, la terre ne serait constituée que roche inerte et serait impropre à la culture.

Les vers de terre constituent par exemple le premier maillon de la chaîne d’élaboration des composants organiques dans le sol en les ingurgitant et en les décomposant en partie. Les débris peuvent donc être exploités par les micro-organismes et par les plantes.

De plus, certaines bactéries fixent l’azote de l’air. Celles-ci vivent dans les racines de pois, de certaines légumineuses, etc. D’où l’intérêt d’enfouir les racines après la récolte pour restituer au sol l’azote ainsi accumulé.
Certains micro-organismes du sol ne vivent pas grâce à la matière organique mais aux dépens d’autres espèces. Les actinomycètes par exemple base leur survie sur les champignons parasites des végétaux supérieurs.

L’activité des être vivants du sol varie selon la saison et elle est optimale au printemps et en automne : au printemps, elle correspond à la période de croissance la plus importante des végétaux. C’est en été et en hiver qu’elle se ralenti.

L’humidité du sol

Lors d’un temps pluvieux ou sous les arrosages artificiels, l’eau pénètre dans le sol jusqu’à saturation. Si le sol est bien drainé, l’eau s’infiltrera par les interstices jusqu’à ce qu’elle rencontre une zone imperméable. Une nappe phréatique va alors se former à quelques centimètres ou à plusieurs mètres en dessous de la surface du sol. Si elle remonte trop à la surface du sol, en hiver notamment, cela crée des zones marécageuses, où les racines ne peuvent se fixer. Les conditions idéales sont quand la nappe phréatique se trouve à 1,5 m de profondeur.

Conservation de l’eau

Les caractéristiques du sol définissent la quantité d’eau absorbable dans le sol. C’est également le cas pour la force du pouvoir de rétention. Ce phénomène désigne la capacité du sol à retenir l’eau, et ça malgré le besoin en eau des racines. En effet, l’eau est retenue dans les pores de la terre si fermement que cela la rend inexploitable par les plantes. Cela peut donc conduire à un dépérissement des plantes malgré un sol humide.

Les arrosages

Un arrosage utile est un arrosage qui humidifie la terre sur au moins 30 cm. Dans le cas contraire, l’eau s’évaporera et l’arrosage n’aura donc aucun effet. De plus, vous inciterez les racines à se développer près de la surface, là où elles peuvent se fournir en eau, et cela peut les faire souffrir de la sécheresse durant les périodes chaudes.

En été, où durant les périodes les plus chaudes, pensez à arroser vos sols le soir, afin de lutter contre l’évaporation qui serait beaucoup plus intense en journée. Les paillis sont également de bon bouclier pour faire face à ce phénomène. Enfin, le sarclage ne joue pas directement un rôle dans la conservation de l’eau, cependant il permet d’éliminer les mauvaises herbes qui en sont de grosses consommatrices.

La chimie du sol

Il y a 16 éléments nécessaires à la croissance des plantes :

  • Le carbone, l’hydrogène et l’oxygène fournit par l’air et l’eau.
  • L’azote, le phosphore, le potassium, le calcium, le magnésium, le souffre, le manganèse et le fer fournis par le sol.
  • Le bore, le zinc, le cuivre, le molybdène et le chlore, des oligo-éléments nécessaires aux végétaux.

L’azote, le phosphore et le potassium sont des éléments qui peuvent venir à manquer dans la terre, contrairement aux autres, c’est pour cela que ce sont ceux qui nous intéressent le plus dans les engrais et amendements qu’on lui apporte.

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